Rétrospective Brigitte Bardot Douglas KIRKLAND, Celebrity Vault |
CINEMA - Mais elle n'a pas vraiment son mot à dire...
«Un film sur ma vie? Mais je ne suis pas morte! Ils n'ont pas intérêt à faire ça sans m'en parler, sinon ça va barder... Il n'est pas question de faire quoi que ce soit sans mon accord.» A l’idée d’un biopic dont elle serait l’héroïne, Brigitte Bardot enrage. Et estime qu'aucune actrice ne peut jouer son rôle. «Personne, y en a pas une qui peut le faire». «Elle n’était pas au courant, précise son secrétaire personnel, Frank Guillou. C’est Télé7jours qui l’a informée qu’un film était en préparation. Elle aurait surtout voulu qu’on lui en parle».Mais pour faire un biopic, on ne demande pas nécessairement leur avis aux stars, et Kyle Newman, le réalisateur qui veut s’emparer de la vie de BB, n’a pas dérogé à la règle. Récemment, le film Carlos d’Olivier Assayas l’avait illustré. Le prisonnier vénézuélien avait dénoncé un «travestissement de la vérité historique» dans l'œuvre du cinéaste. Effet? Aucun. Il s’époumonait seul tandis que les cinéphiles montaient les marches cannoises pour aller voir le film.
Maigres chances
Thomas Roussineau, avocat spécialiste du droit à l’image précise que la protection de la liberté de création artistique est très forte: pour faire condamner un artiste (ou en l’occurrence un réalisateur) il faut avoir des motifs assez graves. Ou un excellent avocat.
«Si une personnalité fait état de sa vie privée, n’importe qui peut ensuite relater les faits. S’il s’agit de faits que Brigitte Bardot n’a pas raconté elle-même, mais qui ont ensuite eu une incidence sur sa vie publique, on peut aussi les relater» explique l’avocat.
Il y a même des questions de santé qui deviennent des événements publics. Comme l’accident vasculaire de Jean-Paul Belmondo. La justice avait décidé que puisque Bébel était si connu, l’événement était un fait d’actualité. Un fait de nature privée peut donc être un événement public.
Puisqu’il ne s’agit pas d’un documentaire, Kyle Newman pourra même romancer son histoire en ajoutant des scènes qui n’ont jamais existé. «A moins qu’il ne s’agisse de diffamation» ajoute Thomas Roussineau. Et pour prouver qu’il s’agit de diffamation, il faudra que Kyle Newman prouve sa bonne foi. C’est cuit pour la défenseuse des animaux.
Derniers recours
Evidemment, il lui reste la possibilité d’attaquer aux Etats-Unis. Parce que le film est américain, et que la diffusion sera aussi américaine. Mais ce n’est pas forcément une bonne idée puisque le droit français est l’un des plus protecteurs en termes de vie privée. Si déjà l’ancienne sirène de Saint-Tropez ne parvient pas à récupérer le moindre dédommagement en France, ses chances outre-Atlantique sont quasi nulles.
Quoi qu’il arrive, si Bardot veut faire un procès, il ne pourra avoir lieu qu’une fois le film réalisé, pour examiner les différents motifs de plainte, et non pas a priori. Finalement, le mieux que Bardot puisse espérer, si vraiment le film ne lui plaît pas, c’est qu’il ne marche pas. Ce qui n’est pas tout à fait exclu
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